Le Péché
Le Péché
– Le péché est un refus de l’amour de Dieu et, en ce sens, il est distinct de la faute. Le sentiment de culpabilité est le sentiment d’avoir transgressé une norme intériorisée. Même si la faute concerne autrui, même si cette norme est révélée par Dieu, la faute blesse d’abord l’image que l’on aimerait avoir de soi-même. Le péché est la prise de conscience (après avoir été touché par la parole de Dieu) de la distance prise, à l’occasion d’un acte, avec l’amour de Dieu. Ce n’est plus une affaire interne à la personne. C’est une affaire de relation. Et puisque la relation avec Dieu est une affaire de foi, le péché est lié à la foi. Le péché est essentiellement un refus du don ou de la destination divine. Il consiste à se refuser à la dimension divine qui peut se trouver dans tout geste, dans toute rencontre, toute pensée.
– Le péché est révélé par le pardon de Dieu. L’Evangile parle souvent du péché. Le passage le plus clair à cet égard est sans doute le chapitre 15 de l’Evangile de Luc. A l’aide de trois paraboles (la brebis perdue, la pièce retrouvée et le fils prodigue), Luc décrit la joie de ce Dieu qui va à la recherche de ce qui était perdu. Dans les trois cas, c’est lui qui souffre du péché et qui part à la recherche de l’homme. En prenant conscience de cet amour, l’homme découvre la distance entre lui et Dieu. La parabole de la brebis perdue enseigne que le chemin du retour ne se fait pas avec ses propres forces mais porté par le berger. C’est ce que les théologiens appellent la grâce, c’est-à-dire le don immérité de Dieu qui transforme les vies. La parabole de l’enfant prodigue nous enseigne que chacun doit prendre conscience de son péché et décider de revenir à Dieu.
– Christ a rétabli la paix entre l’homme et Dieu. La réconciliation est possible, car Dieu n’a plus à prendre en compte les fautes de ceux qui mettent leur confiance en son Fils (2 Co 5 :19-20). Par le don de sa vie, Christ a permis à l’homme de retrouver la relation avec Dieu, de faire la paix avec lui (Col 1 :19-21).
– Les structures de péché. Lorsqu’un homme agit mal, il est quelques fois difficile de distinguer ce qui vient d’un conditionnement social et ce qui vient de sa liberté. Saint Jean-Paul II a souvent médité sur ce rapport entre liberté et conditionnement et a créé, pour en parler, l’expression « structures de péché ». Sa réflexion est clairement exposée dans « Sollicitudo rei socialis » en 1987. Pour le pape, le péché des uns a une influence sur la culture de tout le groupe et les structure de péché sont le résultat, dans une culture, de la somme des déviations portées par des libertés individuelles.
