La Contrition

28/03/2025

La Contrition

D’abord il faut distinguer la notion de péché de celle de la honte ou de la culpabilité.

Le péché peut-être vécue comme une souillure dont il faut se purifier et créé un sentiment de honte, qui constitue une blessure narcissique. La souffrance d’avoir une image de soi-même abîmée prend le pas sur la conscience du mal fait à autrui. Ce narcissisme de la honte ou de la souillure renvoie à un idéal de pureté, qui centre la personne sur elle-même plus qu’elle ne l’ouvre à la rencontre de Dieu et du prochain. Pour l’exprimer autrement Dieu n’est pas dans la culpabilité, cela est l’arme du démon. Car la culpabilité nous enferme sur nous-même et ne nous ouvre pas à Dieu. Dieu nous invite non pas à la culpabilité mais à la contrition. Cela veut dire reconnaitre que par notre péché nous avons offensé Dieu en faisant du tort à notre prochain. C’est cela la contrition. Dieu est le premier offensé par notre péché.

La confession n’est pas une auto-accusation, mais une confession adressée à Dieu dans un mouvement d’abandon filial. Nous éprouvons son amour à travers le débordement de sa miséricorde. Nous ressentons alors d’autant plus vivement la gravité du péché qui nous éloigne de lui. La conscience d’être pécheur grandit ainsi à la lu-mière de l’absolue gratuité de l’amour divin : Dieu est un abîme d’amour. Nous n’avons rien à craindre de lui, car il n’a pas d’autre châ-timent que de nous manifester plus d’amour. A nous d’être assez humbles pour accepter d’être gratuitement aimés et pour nous aban-donner à cette infinie Miséricorde capable de transfigurer notre mi-sère. Mais nous touchons là au principal obstacle à l’accueil de cet amour de Dieu, à savoir notre orgueil. La foi en l’amour de Dieu ne nous élève pas.

En revanche, vivre la confiance en Dieu dans nos faiblesses permet d’être compatissant pour tous ceux qui sont loin. Nous avons reconnu l’amour de Dieu en son Fils mort pour nos péchés. La gratitude que suscite une telle foi nous rend solidaires de tout homme pécheur pour qui le Christ est mort. Dieu nous a libérés en Jésus-Christ de la honte et de la culpabilité pour que nous soyons solidaires avec lui d’une humanité pécheresse qu’il appelle au salut.

Dans la gratitude pour la miséricorde qu’il nous a faite, nous entrons ainsi vraiment dans l’amour de Dieu. Nous devenons des pécheurs pardonnés.

Père Patrice Trémoureux

Responsable de l'Espace Missionnaire Reims Ouest
Aller au contenu principal